Attention les oreilles ! Sur le lieu de travail, le bruit peut affecter la santé des travailleurs, en causant des gênes auditives (acouphènes, sifflements…) qui évoluent souvent vers une surdité pouvant être reconnue comme maladie professionnelle. Mais au-delà des pertes d’audition, l’exposition prolongée au bruit peut avoir de multiples effets sur l’organisme : accidents, troubles cardiovasculaires, stress…

A l’occasion de la Journée Nationale de l’Audition, le 10 mars, le SSTMC a animé des sensibilisations autour du bruit durant la semaine. En entreprise ou lors de la visite médicale, les formats varient pour un seul objectif : encourager les travailleurs à prendre soin de leur audition !

Une sensibilisation dédiée pour les salariés du garage Renault Muret Nord

Coups de marteau, utilisation de soufflette, ponçage, dégonflage des pneus… Au garage Renault Muret Nord, comme dans tous les garages automobiles, l’activité est souvent bruyante. Alors pour M. Blangy, gérant du garage, sensibiliser ses employés au bruit et ses conséquences sur leur santé était nécessaire.

Salariés du garage automobile échangeant lors d'une sensibilisation sur le bruit au travail par le SSTMC

Rendez-vous est pris avec le SSTMC pour une sensibilisation adaptée à l’activité du garage automobile. En une heure, Cécile, préventrice, et Laetitia, infirmière en santé au travail, apportent quelques éléments théoriques sur le bruit et l’audition, puis échangent avec les salariés sur leurs pratiques.

Grâce aux mesures du niveau sonore réalisées quelques jours auparavant dans le garage, elles donnent aux travailleurs des repères concrets sur les bruits auxquels ils sont exposés au quotidien : autour de 100 dB(A) pour la soufflette et le démontage d’un pneu, mis en lien avec le temps maximum d’exposition conseillé : pour un niveau sonore de 98 dB(A), le temps d’exposition par jour doit être au maximum de 7 minutes et 30 secondes ! « Plutôt que de citer le volume sonore d’un aspirateur, on quantifie celui de leurs outils de travail quotidiens, c’est plus parlant. », précise Cécile.

Après les échanges, place à la pratique, avec des essais d’outils réduisant l’émission du bruit : pour ce garage, une soufflette silencieuse, permettant une réduction du bruit de 4 dB(A) (suivant le niveau de pression du réseau d’air comprimé) et un démonte-obus silencieux (Dosil), qui réduit le bruit de dégonflage d’un pneu de 20 dB(A) sont présentés.

Table avec dépliants d'information sur le bruit et une soufflette silencieuse

Une sensibilisation pratique présentant plusieurs solutions pour réduire le bruit, qui surprend agréablement certains salariés : « Surpris du format, j’ai assisté à plusieurs sensibilisations au cours desquelles le message était le même « portez vos EPI (Equipements de Protection Individuelle) ! « . Là, on nous parle des équipements que nous utilisons, on nous présente du matériel et on nous parle de l’intérêt de la prévention et de la protection collective. ».

Mais surtout, des échanges qui n’ont pas laissé les travailleurs indifférents : « On ne se rend pas compte des niveaux sonores et des seuils au-delà desquels cela affecte notre santé, je n’avais pas notion que cela pouvait avoir des effets au niveau cardiaque ou digestif par exemple ». Une rencontre enrichissante !

Après la visite médicale, une courte sensibilisation au bruit

Un schéma en coupe du conduit auditif à sa droite, des bouchons d’oreilles à sa gauche, nos animateurs expliquent au salarié en face d’eux les risques liés au bruit dans le cadre du travail. Pendant deux jours, au SSTMC à Muret, les travailleurs peuvent, en quelques minutes après leur visite médicale, découvrir comment le bruit impacte la santé, et comment s’en protéger.

La discussion s’ouvre par une explication du fonctionnement de l’oreille, puis continue sur les problèmes de santé liés au bruit. Les troubles de l’audition sont les plus évidents pour les salariés, mais savoir que le bruit peut causer des problèmes cardiaques ou digestifs est souvent plus surprenant.

Ensuite, la grande échelle du bruit posée contre le mur permet de donner des repères concrets. A partir de photos d’engins ou d’outils utilisés au travail, les participants évaluent le volume sonore de l’appareil, par rapport à des bruits plus connus : conversation, moteur, concert de rock… Avec un rappel important : il n’y a pas que le niveau sonore à prendre en compte, mais aussi la durée d’exposition.

C’est ensuite le moment de présenter les équipements de protection individuelle (EPI), comme les casques anti-bruit ou les bouchons mais les animateurs insistent : « Il faut d’abord chercher à agir sur la source du bruit, en prenant des outils plus silencieux par exemple, puis réfléchir aux aménagements de l’environnement, et seulement ensuite, avoir recours à des EPI.« 

L’échange est complété, si le participant est d’accord, par un test auditif, qui permet de vérifier l’état de l’audition du travailleur, et d’adapter les conseils à sa situation.

En partant, un salarié confirme « Nous n’en avions pas vraiment discuté dans mon entreprise, mais il va falloir y réfléchir maintenant. ». Et pour les entreprises qui auraient besoin de conseils, le SSTMC vous accompagne pour prévenir les risques liés au bruit !